J29 – Une mer en vrac

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Au 29ème jour de course, difficile d’ignorer le brutal ralentissement qui affecte le plan d’eau depuis une quinzaine d’heures environ. Des vents et des courants faibles associés à une mer en vrac rendent la progression difficile et donnent aux rameurs l’impression de planter leurs avirons dans du béton tant l’eau leur semble dure. Cette situation va-t-elle durer ? Les indicateurs dont nous disposons sont plutôt optimistes pour la période à venir mais nos marins savent dorénavant mieux que quiconque qu’une telle aventure océanique n’a rien d’un long fleuve tranquille, qu’il n’y a pas d’autres choix que celui d’accepter les conditions telles qu’elles s’imposent à eux là où ils se trouvent.

A bord de ce type d’embarcation, le dos rond reste la meilleure répartie que l’on puisse opposer aux éléments pour traverser une zone de contrariétés. La vitesse du bateau exclut toute possibilité de s’extirper d’un mauvais pas même en disposant de la capacité technologique de le voir arriver. Néanmoins, si l’on porte notre regard un peu plus loin, on constate (carte ci-dessous) que du nord au sud de l’Atlantique, nos rameurs se trouvent dans la seule zone de quiétude, juste au-dessus de l’Equateur. Continuer la lecture

J28 – Des choses toutes simples dans la tête

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Comme Olivier Bernard, Rémy Landier (n°84) et Olivier Montiel (n°7) sont confrontés à quelques difficultés matérielles. Si le premier rencontre un problème de charge insuffisante de ses batteries qui risque de le contraindre à produire son eau douce de façon manuelle, le second connaît un souci désagréable de perte de qualité de réception de son téléphone satellite sans en connaître la cause. Cette situation l’empêche de recevoir clairement les informations météo ou de tenir des vacations intelligibles. Même si cette défaillance que l’on espère momentanée ne compromet pas le déroulement de sa traversée, cela constitue une tracasserie supplémentaire à gérer. De son côté, Olivier Montiel a brillamment résolu sa panne électrique par une réparation de fortune mais il semble à présent qu’il ait des ennuis pour recevoir ses messages.

A l’arrière de la course, les jours ne se ressemblent plus et la mer est enfin devenue conciliante. Cette analyse réjouissante est celle de Gérard Marie qui atteste là de son entrée effective dans ce grand flux qui le conduira comme tous les autres vers la Guyane. A la force d’une détermination qui force l’admiration, il a fini par y arriver à son tour. Toute la flottille est désormais libérée des côtes africaines et fermement engagée dans la traversée au large portée par les Alizés ou en tout cas ce qui y ressemble de plus en plus. Continuer la lecture

Vacation du 15 novembre

Les communications satellitaires avec Rémy sont difficiles en ce moment. Il est très difficile de le joindre, c’est d’ailleurs ce qu’il nous explique dans la vacation d’aujourd’hui (très courte et de très mauvaise qualité).

C’est également à cause de ces difficultés techniques que la vacation qui aurait dû avoir lieu de 12 novembre n’a pas pu se faire. Nous n’avons d’ailleurs pas non plus réussi à le joindre au rendez-vous hebdomadaire au bar du Palais à Apt. Nous avons eu à la place Mathieu Morverand, son routeur, qui nous a fait un point détaillé sur la situation actuelle de la course.

Espérons que ces problèmes techniques avec le téléphone Iridium se règlent dans les jours à venir !

 

Dans les coulisses du PC course de Rames Guyane

Michel Horeau nous explique comment l’organisation de la course suit, depuis le PC course, la progression des concurrents. Le suivi se fait principalement via les vacations qui ont lieu tous les trois jours et sont mises à disposition sur le site de la course.

De son côté, Pierre Verdu nous livre depuis le plateau de Guyane 1ère son analyse sur la situation de la course (au 10 novembre).

Rappel : rendez-vous hebdomadaire des supporters de Rémy

Aujourd’hui, comme tous les samedis vers 12h15, les supporters de Rémy se retrouveront au bar du Palais à Apt (place Gabriel Péri, à droite de l’entrée de la salle des fêtes). Vous êtes tous les bienvenus à ce rendez-vous hebdomadaire.

A cette occasion nous faisons une vacation en direct par téléphone satellitaire avec lui pendant laquelle il raconte sa semaine, la vie à bord, les difficultés auxquelles il doit faire face mais aussi les bons moments. C’est aussi l’occasion de lui poser des questions.

Venez nombreux !

 

J27 – Mc Gyver des océans

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

L’affaire n’était pas gagnée pour Olivier Montiel et le risque grand de perdre le téléphone satellite grâce auquel il peut recevoir les infos météo et communiquer avec la Terre. Sous l’action conjuguée des mouvements du bateau, de l’air marin et de l’humidité permanente, le câble d’alimentation s’était progressivement détérioré jusqu’à ne plus fonctionner ces jours derniers. Si les marins sont très méticuleux avant le départ, il ne pensent pas pour autant à doubler tous les accessoires et notamment les câbles d’alimentation de leurs appareils électroniques. Mais même au milieu de l’océan, Olivier a su faire preuve d’ingéniosité. Avec les conseils de son ami Philippe, il a réussi à bricoler un branchement digne de Mc Gyver avec simplement quelques cosses et son réchaud à gaz…

Séance bricolage pour Olivier Montiel

Séance bricolage pour Olivier Montiel

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J26 – Le dilemme du Nord ou du Sud

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Photo d'Olivier Montiel prise par un avion de la Marine Nationale

Photo d’Olivier Montiel prise par un avion de la Marine Nationale

Rémy Landier (n°84) et Olivier Montiel (n°7) ont choisi la route du nord en adoptant un cap au 260° vers l’Ouest-Sud-Ouest. Tandis que Rémy semble avoir adopté son rythme de croisière en augmentant chaque jour un peu plus sa vitesse moyenne, Olivier est confronté de son côté à quelques douleurs dorsales et scapulaires persistantes qui l’empêchent de se tenir aux avirons aussi longtemps qu’il le souhaiterait. Grace aux conseils prodigués depuis la terre, il se soigne et espère très prochainement repartir et reprendre son retard. En attendant, il profite pleinement de son expérience et savoure l’immense quiétude que lui confère cet isolement solitaire au milieu de l’océan. Continuer la lecture

J25 – Un contexte météo presque figé

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Lors des dernières 24 h, les rameurs ont gagné vers l’ouest entre 42 minutes pour les plus au large et 28 minutes au milieu et à l’arrière de la flottille, soit un écart de 14 minutes ou près de 13 milles à cette latitude (environ 24 km). On peut pour partie attribuer cette différence significative aux positions respectives des rameurs. Les plus au nord-ouest bénéficient des vents les plus établis et les mieux orientés comme en attestent la carte ci-dessous.

Positions des skippers, vents et précipitations au 12 novembre

Positions des skippers, vents et précipitations au 12 novembre

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J24 – Des ressources insoupçonnées

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Au fil des milles, les skippers, même les moins aguerris, ont peu à peu réussi à faire corps avec leur bateau, en anticipant chacun de ses mouvements selon la force et la forme des vagues rencontrées, en acceptant les travers de cette carène pataude et en exploitant la moindre des occasions pour optimiser la glisse. Si ces occasions ont été rares lors des 20 premiers jours de course, on sent poindre à l’horizon depuis quelques jours des signes encourageants. Les vitesses augmentent à l’avant comme à l’arrière de la flottille et les caps sont beaucoup plus francs. Continuer la lecture

J23 – Au milieu de nulle part entouré de silence

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Empruntée à Mathieu Martin, à bord de Lilo, cette expression traduit merveilleusement bien ce que ressentent les marins lorsque la journée se termine et que la mer se calme, octroyant ce moment de profonde plénitude à contempler cet univers et à savourer le privilège d’être là, de cette façon si particulière. Depuis leurs positions au milieu de nulle part, les marins regardent le monde dans le prisme de leurs souvenirs, un océan de pensées traverse leurs esprits tourmentés par tant d’intensité et de réflexion. Ils sont heureux d’être là, de ressentir ce que nulle autre expérience leur permettrait de vivre.

Au 23ème jour de mer, la flottille profite enfin de conditions favorables qui permettent de faire route à l’ouest sans se battre obstinément contre ces vents du nord qui ont tant compliqué ce début de traversée. Mais cette quête de l’ouest est-elle bien la solution ? Et Si Didier, le breton évadé vers le grand Sud avait raison ? A lire la carte des courants ci-dessous extraite des données globales Mercator, le doute est permis. Continuer la lecture