Ce récit a été écrit par Mathieu Morverand depuis Dakar où il participe aux derniers préparatifs de la course en tant que routeur de Rémy et Olivier Montiel.

Mise à l’eau de La vie devant soi

À l’approche du départ, prévu ce samedi à 10 h depuis l’anse Hann-bel air au sud de la presqu’île de Cap Vert, l’ambiance connaît une étonnante effervescence.

Tandis que les bateaux se succèdent les uns après les autres à la mise à l’eau sous le tardivarius (portique roulant), non sans l’aide des ardéchois toujours présents, on sent poindre dans l’atmosphère moite et humide de Dakar l’appréhension des skippers qui commencent à comprendre que le large les attend, cette fois pour de bon, comme une échéance inéluctable.

Ce projet, pour la plupart l’aventure d’une vie, ils en ont rêvé, y ont abandonné une bonne part sinon l’essentiel de leurs économies, mais cette fois, le temps de la conception du projet est révolu, il est temps à présent de le mettre en œuvre. Face à l’inconnu, l’émotion est à son comble, certains l’expriment de vive voix, d’autres le gardent pour eux à la limite de l’implosion, mais la réalité est là, demain, la ligne d’horizon les attend. Nul ne peut être insensible à une telle aventure dans un milieu au sein duquel notre héritage biologique est si lointain.

Tous seront durablement marqués et susciteront par leurs simples initiatives de nouvelles vocations, la famille s’agrandit, comme le pressent si justement Michel, fondateur de l’épreuve. Et pourquoi pas Moi … ? se disent secrètement de nombreux observateurs. Olivier et Rémy sont fin prêts, déterminés et résolument bien entourés. Novice ou expert, leurs caractères respectifs seront une force, je ne doute plus à présent de leur réussite.