Nouvelles du 21 novembre

Aujourd’hui, au coucher du soleil, Rémy a fait une magnifique rencontre. 6 dauphins sont venus tourner et sauter autour de son bateau. Il faisait malheureusement déjà trop sombre pour pouvoir les filmer.

Aujourd’hui les communications étaient de meilleure qualité. Sous les conseils du directeur de course, il coupe désormais tout l’équipement électronique du bateau quand il utilise son téléphone. Cette astuce semble fonctionner !

Rendez-vous demain à 12h30 au bar du Palais pour la vacation hebdomadaire.

Nouvelles du 20 novembre

Les communications avec Rémy sont toujours aussi difficiles malgré les petites modifications faites.

Aujourd’hui Rémy est très content car il a pu enfin parler à Clara. Malheureusement, la communication était mauvaise et il n’est pas certain qu’elle l’ait bien entendu. Qu’elle se rassure, il la recontactera dans quelques jours !

Apparemment sa jambe ne le fait pas trop souffrir dans la mesure où il ne tire pas trop dessus ! Est-ce la raison d’une vitesse modérée qu’on souhaiterait tous un peu plus rapide ? Même si nous aimerions tous le voir arriver bientôt, n’oublions pas toutes les difficultés qu’il rencontre en plein milieu de l’océan. En fin de soirée il était assez content de lui et sa vitesse s’accélérait un peu.

La houle, un peu haute en soirée, ne lui a pas permis de faire cuire ses pâtes ! Il a donc dû se contenter de ses rations de survie lyophilisées. Vivement un bon repas sur terre entre amis…

J33 – L’arrivée des Alizés au nord

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Une telle traversée peut parfois s’apparenter à une course cycliste dans une interminable côte dont on ne verrait jamais la fin. Au détour de chaque virage, on espère trouver le sommet, mais au lieu de cela, c’est l’ascension qui se poursuit encore et toujours sans que l’on puisse en distinguer le terme. L’arrivée des Alizés, c’est un peu le sommet des rameurs, comme le 25ème méridien est un palier, après un mois d’errance dans une mer capricieuse et indécise. D’autres paliers attendent encore les marins comme autant d’étapes à franchir avant d’atteindre les côtes de la Guyane.

Les semaines passées nous avaient appris à être méfiants, à ne croire que nos propres observations et à consulter avec prudence toutes les prévisions disponibles.  Difficile en effet d’annoncer à nos skippers l’imminence d’une bonne nouvelle qui en fait n’arrive jamais en raison d’évolutions climatiques légèrement divergentes des prévisions annoncées. Ces points de détail à terre deviennent des calvaires pour les rameurs confrontés à des espoirs déçus. Continuer la lecture

Nouvelles du 19 novembre

Hier soir Rémy se plaignait d’une douleur à la jambe. Elle semblait se calmer ce matin mais elle est réapparue dès les premiers coups de rame donnés ce matin. Les résultats ne se firent pas attendre, le bateau avançait moins vite ce matin si bien qu’il s’est fait devancer par Catherine Barroy. Après une bonne heure de bricolage en début d’après-midi afin d’améliorer sa position sur son banc de rame et après s’être un peu soigné, le bateau a retrouvé une meilleure vitesse, ce qui a permis à Rémy de reprendre temporairement la 9ème place avant de la perdre à nouveau dans la soirée !

Tout ceci l’a empêché d’appeler Clara cet après-midi comme il comptait le faire. Clara,  il t’appellera demain après-midi si tout va bien pour toi et pour lui.

Continuer la lecture

J32 – Des journées qui s’enchaînent et ne se ressemblent pas

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Comme à chacune de ses vacations, Matthieu à bord de « Lilo Solitaire – Solidaire » résume parfaitement bien le ressenti d’un rameur solitaire au milieu de l’Atlantique. Chacun vit bien entendu son aventure avec sa propre sensibilité mais l’ambiance du Large est la même pour tout le monde, certes plus ou moins favorable, certes plus ou moins calme ou chahutée, mais avec des journées qui s’enchaînent et qui ne se ressemblent pas. De l’extérieur, on pourrait croire que l’océan reste figé, toujours le même, n’inspirant rien d’autre que l’ennui et la lassitude. Il n’en est rien, le ciel et la mer enfantent chaque jour un monde différent, où chaque détail a son importance, la forme et le type des nuages, annonciateurs de vents ou de pluie, la couleur de la mer et le profil des vagues précédant la houle ou le clapot, la lumière omniprésente et jamais semblable. L’intensité de cet univers profondément imprévisible empêche aux marins toutes formes de spleen ou de mélancolie, il s’impose même aux esprits les plus hermétiques. Continuer la lecture

J31 – Un mois de mer et un tiers de la traversée

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Les images du départ depuis la plage de Hann Bel Air à Dakar paraissent si loin à présent (voir quelques photos). Le sable chaud, la mer clémente à peine ridée par un léger souffle, les accolades entre les skippers et leurs proches, l’ambiance du départ avec ses espoirs d’envolée vers le Large à la faveur de vents d’Est forts et francs…

Il en fut autrement et l’aventure n’en a été que plus belle, certes dure pour les nerfs et pour les corps, sans compassion aucune pour le sort de nos courageux rameurs, mais intense et exigeante à l’image de défi hors normes. Non seulement, ils n’ont pas cédé face à cette adversité tenace, mais cette épreuve les a aussi renforcés dans leur détermination à réussir. Il fallut bien parfois toute la conviction de Michel lors des vacations ou le son de la voix des proches pour retrouver le moral et ne pas s’abandonner à la renonciation alors que l’océan tout entier semblait vouloir s’opposer aux marins. 10 jours, par un de moins, perdus à louvoyer devant les côtes du Sénégal, de la Casamance ou de la Gambie, avec ce risque réel de revenir à la côte. Plusieurs skippers durent même s’ancrer au plateau continental pour résister à ces vents d’ouest très précisément localisés sur la zone du départ. Continuer la lecture

Vacation du 18 novembre

Un mois tout juste après le départ de la course et après deux vacations qui n’ont pas pu se faire à cause de problèmes de communication, Rémy a enfin réussi à joindre le PC course de Rames Guyane pour la vacation d’aujourd’hui.

Il nous confirme sa détermination à ramer jusqu’en Guyane malgré un moral en dent de scie en fonction de l’avancement du bateau. Rémy pense aux élèves des classes qui suivent son défi à l’école. Il salue également Clara qui a été greffée le jour du départ de la course et qui effectue actuellement une traversée vers la guérison tandis que lui traverse l’Atlantique vers la Guyane.

 

J30 – L’alternance avant les Alizés

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Après une trentième journée de course rongée par l’ennui et l’immobilisme, les rameurs ont retrouvé le sourire aujourd’hui en renouant avec des vitesses satisfaisantes. La meilleure pointe est féminine avec un très honorable 3 nœuds au compteur relevé pour Salomé à 18 h au cap 279° (Ouest). C’est aussi Salomé qui occupe la position la plus au nord de la flottille et la plus proche de l’orthodromie. Les vents établis au 50° (Est / Nord-Est) étaient plus forts aujourd’hui au nord de la zone, ce qui expliquerait ces vitesses plus élevées. Cette hypothèse paraît confirmée par les vitesses de ses voisins les plus immédiats, dans un rayon de 60 milles, qui naviguaient tous à la même heure à plus de 2 nœuds.

Positions des skippers, vents et précipitations au 17 novembre

Positions des skippers, vents et précipitations au 17 novembre

Continuer la lecture

J29 – Une mer en vrac

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Au 29ème jour de course, difficile d’ignorer le brutal ralentissement qui affecte le plan d’eau depuis une quinzaine d’heures environ. Des vents et des courants faibles associés à une mer en vrac rendent la progression difficile et donnent aux rameurs l’impression de planter leurs avirons dans du béton tant l’eau leur semble dure. Cette situation va-t-elle durer ? Les indicateurs dont nous disposons sont plutôt optimistes pour la période à venir mais nos marins savent dorénavant mieux que quiconque qu’une telle aventure océanique n’a rien d’un long fleuve tranquille, qu’il n’y a pas d’autres choix que celui d’accepter les conditions telles qu’elles s’imposent à eux là où ils se trouvent.

A bord de ce type d’embarcation, le dos rond reste la meilleure répartie que l’on puisse opposer aux éléments pour traverser une zone de contrariétés. La vitesse du bateau exclut toute possibilité de s’extirper d’un mauvais pas même en disposant de la capacité technologique de le voir arriver. Néanmoins, si l’on porte notre regard un peu plus loin, on constate (carte ci-dessous) que du nord au sud de l’Atlantique, nos rameurs se trouvent dans la seule zone de quiétude, juste au-dessus de l’Equateur. Continuer la lecture

J28 – Des choses toutes simples dans la tête

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Comme Olivier Bernard, Rémy Landier (n°84) et Olivier Montiel (n°7) sont confrontés à quelques difficultés matérielles. Si le premier rencontre un problème de charge insuffisante de ses batteries qui risque de le contraindre à produire son eau douce de façon manuelle, le second connaît un souci désagréable de perte de qualité de réception de son téléphone satellite sans en connaître la cause. Cette situation l’empêche de recevoir clairement les informations météo ou de tenir des vacations intelligibles. Même si cette défaillance que l’on espère momentanée ne compromet pas le déroulement de sa traversée, cela constitue une tracasserie supplémentaire à gérer. De son côté, Olivier Montiel a brillamment résolu sa panne électrique par une réparation de fortune mais il semble à présent qu’il ait des ennuis pour recevoir ses messages.

A l’arrière de la course, les jours ne se ressemblent plus et la mer est enfin devenue conciliante. Cette analyse réjouissante est celle de Gérard Marie qui atteste là de son entrée effective dans ce grand flux qui le conduira comme tous les autres vers la Guyane. A la force d’une détermination qui force l’admiration, il a fini par y arriver à son tour. Toute la flottille est désormais libérée des côtes africaines et fermement engagée dans la traversée au large portée par les Alizés ou en tout cas ce qui y ressemble de plus en plus. Continuer la lecture