Nouvelles du 12 décembre

La matinée du 12 décembre fut difficile avec une mer croisée et compliquée à ramer. L’après-midi les conditions se sont légèrement améliorées et il était un peut-être un peu plus facile de ramer.

Par moments, la mer était si agitée que Rémy devait se mettre à l’abri à l’intérieur de son bateau, ce qui évidemment l’empêche de ramer.

Son humeur est très variable. Elle passe par de moments d’euphorie quand son bateau progresse rapidement vers les îles du Salut (arrivée de la course) à des phases de découragement quand les courants le retiennent.

D’après Mathieu il devrait atteindre la zone du courant traversier d’ici 4 jours. En ce qui concerne la date d’arrivée c’est encore le suspense. Continuer la lecture

J55 – La nature reste la plus forte

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Les positions étonnantes des rameurs sur la carte ces derniers jours inquiètent nombre d’observateurs. Les étraves pointent dans tous les sens et trahissent la présence de forces qui obligent les skippers à se dévier de leur cap. En reprenant les cartes Mercator de la fin du mois d’octobre sur la même zone, on constate que le phénomène était déjà présent au moment du départ. Depuis, les courants ont évolué mais l’ensemble du système conserve globalement le même fonctionnement avec toutefois un net renforcement depuis début décembre. Jusqu’alors, la boucle laissait ouverts quelques passages avec des courants moins forts, mais au fil des jours, le mouvement circulaire s’est refermé précisément au moment où nos marins pointaient leur étrave. Les éléments se seraient-ils ligués cette année contre les rameurs de Rames Guyane ? Pierre Verdu partage le stress qui règne parmi les routeurs et n’en finit plus de refaire ses calculs et ses prévisions au prix d’interminables nuits blanches. A quelques 300 milles de l’arrivée, il est encore très difficile de prévoir une date d’arrivée précise.  Et pourtant, nous n’avons jamais autant disposé d’outils fiables et performants, ni même d’un tableau aussi bien renseigné. Même si nous avons encore un peu de mal à nous y résoudre, il nous faut bien admettre cette année que la Nature reste plus forte. Nous n’avons pas d’autres choix que de composer avec ses humeurs souvent heureuses, quelques fois contraignantes.

Positions et courants au 12 décembre

Positions et courants au 12 décembre

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Nouvelles du 11 décembre

Rémy rameLa mer a été très agitée aujourd’hui. Rémy dit n’avoir jamais été autant secoué depuis son départ. Celle-ci étant croisée elle était difficile a ramer. Il était donc fatigué ce soir mais satisfait de son avancement.

Il commence à se plaindre de la longueur de la traversée. De plus, Mathieu parle d’une arrivée plus tardive que prévu, c’est-à-dire pas avant le 20 décembre pour les premiers skippers, et donc quelques bonnes journées de plus pour lui.

En dehors de cela, le moral reste bon et il maintient une vitesse moyenne assez élevée. C’est d’ailleurs lui, depuis quelques jours, parcourt le plus de distance en 24 heures.

J54 – Cœur et Courage

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

C’est désormais ancré dans tous les esprits, les premiers rameurs n’arriveront pas avant le 15 décembre comme nous l’espérions tous il y a encore quelques jours. Les prévisions les plus optimistes laissent désormais entrevoir un créneau entre le 20 et le 22 décembre et un étalement des arrivées jusqu’au 10 janvier environ. Repoussés au départ, ballottés au milieu de l’océan et maintenant malmenés si près de l’arrivée, cette traversée n’aura décidément rien épargné aux rameurs. Certes, l’aventure n’en est que plus belle, mais on se demande malgré tout où ces femmes et ces hommes parviennent à puiser la volonté et la force morale pour tenir coûte que coûte face à cette adversité permanente. Salomé nous parle alors de « cœur et de courage », le cœur et l’affection de tous qui la soutiennent et dont les encouragements l’aident à trouver l’énergie et le courage de continuer. Ces dernières 48 heures auront été pour elle et ses deux complices Jean-Pierre et Harry, particulièrement éprouvantes. Voir son bateau emporté contre son gré vers le Brésil sans ne rien pouvoir y opposer provoque un profond sentiment de frustration et une rage incommensurable. Mais ces trois-là savent heureusement très bien ce qui se passe. Avec leur sensibilité à fleur de peau, ils décryptent mieux que quiconque la situation qu’ils subissent actuellement et espèrent sortir très bientôt des griffes de ce courant traversier pour enfin attraper le courant Sud-équatorial qui lui succède au Sud. Continuer la lecture

Nouvelles du 10 décembre

Bonne journée pour Rémy. En effet il a pu profiter de vents et de courants favorables, ce qui lui a permis de battre des records de distances parcourues en 24 heures (records personnels bien sûr). C’est d’ailleurs lui qui a parcouru le plus de distance sur les dernières 24 heures (un peu plus de 48 milles nautiques). Au pointage de 13 heures il évoluait à 3,2 nœuds, ce qui est extrêmement rare ! Rémy en était tout grisé.

En soirée, il était un peu fatigué car il a profité pleinement de ces bonnes conditions de mer pour ramer le plus possible, mais très satisfait de sa progression.

Les difficultés des premiers l’inquiètent un peu mais il lui reste encore une dizaine de jours avant d’atteindre cette zone et espérons que les conditions soient alors plus favorables.
Le bout de sa dérive semble lui poser quelques problèmes car il est prêt à se sectionner. Il a dû faire une réparation de fortune cet après-midi. Espérons que ça tienne jusqu’à Cayenne.

Ce soir magnifique couché de soleil. Rémy à joué aux photographes. Moral au top ce soir, ce qui n’est pas sans déplaire à tous ceux qui suivent son aventure.

J53 – Le doute n’est plus permis

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

A force de scruter les cartes de courants et leurs effets sur la route des rameurs, certains observateurs commençaient à douter de cette influence des courants en pensant que celle-ci restait modérée et que les vents pouvaient en toutes circonstances les compenser. Mais les rameurs n’ont en fait été observés jusqu’alors qu’au travers de courants faibles ou moyens (blancs et bleus sur l’échelle d’intensité Mercator). Ce qui vient de se passer à l’avant de la flottille nous a rappelé en un instant le souvenir des précédentes éditions lorsque que les rameurs se mirent à entrer dans ces zones fortement brassées. Ce contact eut lieu précisément à 23 h (heure française) la nuit dernière pour Jean Pierre, Harry et Salomé qui furent littéralement aspirés par ce fameux courant traversier redouté depuis quelques jours et dont l’intensité (jaune) semble bien plus forte que celle des courants rencontrés jusqu’alors. A la lecture de la carte du jour, le doute n’est plus permis, l’impact de ces courants dont la vitesse peut dépasser 1 nœud voire bien plus ont donc un impact réel et considérable sur ce genre de bateau. Le contexte actuel alimenté par une rare complexité laisse ouvertes toutes les hypothèses au point qu’il reste difficile aujourd’hui encore de se prononcer sur la pertinence d’une option plutôt que autre.

Positions et courants au 10 décembre

Positions et courants au 10 décembre

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Nouvelles du 9 décembre

Rémy à l'arrière de son bateau

Rémy à l’arrière de son bateau

Ce matin (9 décembre), mauvais temps et pluie avec une mer agitée. Ces mauvaises conditions météo ont obligé Rémy à rester à l’abri dans son bateau (sans ramer donc). En fin de matinée heure française et dans l’après-midi, il a apparemment bien mieux ramé puisqu’il a atteint des vitesses tout a fait correctes.

Il a de nouveau nettoyé sa coque. Il en a profité pour filmer sous l’eau un banc d’une quinzaine de daurades qui l’accompagne depuis quelques semaines, il parait que c’était magnifique et il semblerait qu’il ait pris beaucoup de plaisir. Il recommencera l’expérience la prochaine fois, ça l’aidera à se jeter à l’eau pour le nettoyage de la coque qu’il déteste faire. Continuer la lecture

J52 – Une nouvelle course commence

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

10848817_738792729545924_104099640334294057_oSur les photos qui nous parviennent du Large de plus en plus nombreuses, on distingue un point commun : les premières tâches de rouille qui apparaissent et les couleurs des bateaux moins vives qu’au départ, comme les marques indélébiles du temps passé en mer. Pour celui qui ne découvrirait que maintenant le périple de nos rameurs sans mesurer l’impact de ces sept semaines déjà passées en mer, ces traces sont malgré tout le signe d’une aventure éprouvante tant pour le matériel que pour les femmes et les hommes qui la vivent. Ces flash visuels venus de l’océan trahissent le visage martelé et le profil amaigri de ceux que l’on va retrouver sur la ligne. A la mesure de cette longue immersion au plus profond d’eux-mêmes, confrontés à des sentiments jusqu’alors jamais explorés, il leur faudra du temps pour revenir au Monde et reconstruire leurs repères de terriens. Tous ceux qui vont les accueillir doivent s’y préparer, le mal de terre est proportionnel à la durée du voyage en mer. Continuer la lecture

J51 – Plus vite sans rien changer

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Moins de 400 milles (740 km) séparent maintenant Jean-Pierre de la ligne d’arrivée. Talonné par ses poursuivants qui se rapprochent inéluctablement, Jean-Pierre qui a mené remarquablement la course jusque-là connaît ces dernières heures un moment de vague à l’âme. Aux avant-postes, il sait que c’est à lui que revient le mauvais rôle d’expérimenter les passages à travers cette zone de courants tourmentée. Lorsqu’il réussit, tout le monde le suit mais lorsqu’il s’égare dans une mauvaise passe, ses poursuivants le savent et contournent l’obstacle en connaissance en évitant ainsi de s’y confronter eux-mêmes. C’est la dure loi de la course qui pourrait vivre son apogée à proximité immédiate de la Guyane, élevant encore d’un niveau le suspense haletant qui règne désormais sur l’événement. Laurent, qui n’est plus qu’à 50 milles de Jean-Pierre commence même à imaginer une arrivée groupée, ce qui selon lui récompenserait de fort belle manière ce petit groupe qui a navigué quasiment bord à bord pendant l’essentiel de la traversée. A l’image de Salomé, qui occupe sans faillir avec un moral remarquable, ces 5 rameurs en tête mènent actuellement une course difficile un peu plus vers l’ouest que prévu, s’adaptant en permanence aux évolutions des courants pour choisir la meilleure passe. Il leur tarde d’attraper enfin les faveurs du courant sud-équatorial pour enfin distinguer dans quelques jours à présent le profil des îles du Salut sur la ligne d’horizon au-delà de leur étrave.

Positions, vents et précipitations au 8 décembre

Positions, vents et précipitations au 8 décembre

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J50 – Les radios brésiliennes dans le poste

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Dans ce type de traversée, plusieurs signes traduisent de manière assez agréable le rapprochement des côtes. Il y a quelques jours, ce fut Rémy qui nous indiquait avoir retourné sa carte après que son relevé quotidien l’ait mené jusqu’au pli et qu’il voyait à présent le côté de la Guyane, celui de l’arrivée. Aujourd’hui, c’est Patrice C., alias Mac Coy à bord de la Rebelle, le bateau de J-Pierre Habold, qui nous révèle capter de mieux en mieux sur son petit récepteur multi-bandes les ondes des radios brésiliennes, ce qui constitue la preuve concrète du raccourcissement lent mais inéluctable de la distance qui le sépare encore de la civilisation. Il ne connaît pas la Guyane et a hâte de la découvrir. Comme les autres, il lui tarde à présent de couper la ligne d’autant plus que les vivres à bord commencent sérieusement à s’amenuiser. Richard Perret, de son côté, en a même dressé l’inventaire pour être sûr qu’il pourrait terminer en autonomie. Après un mois et demie « sur la brèche », il s’octroie un peu de repos pour reprendre des forces et affronter cette approche de l’arrivée qui s’annonce musclée pour qui ne veut pas adopter le cap des Antilles plutôt que celui des îles du Salut. Dans ce moment de relative quiétude, il a eu la visite surprise de tout un banc de globicéphales, ce grand dauphin noir sans rostre à tête carrée pouvant atteindre 5 à 6 mètres pour un poids de 2 à 3 tonnes. Curieux par nature, l’animal s’est approché de son bateau pendant un bon moment, lui offrant des instants magiques. Continuer la lecture