Vacation du 6 novembre

Dans la vacation du 6 novembre, 19 jours après le départ, Rémy nous explique qu’il va bien, très probablement grâce aux conditions qui se sont nettement améliorées. Il a cependant encore un peu de difficulté à dormir à cause de l’atmosphère très moite qui règne dans la cabine du bateau. Il commence à prendre ses marques dans ce nouvel environnement et nous promet de nous ramener des images magnifiques.

Il profite de cette vacation pour remercier deux personnes sans qui il n’aurait pas pu participer à cette course. Il s’agit d’Olivier Curel, maire de la ville d’Apt et de William Durand-Keller, président de l’association un défi pour traverser ensemble.

 

Le méridien du Cap Vert en approche

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Pour Jean-Pierre, en tête, c’est déjà fait, il vient de franchir les longitudes des îles de Sal, Boa Vista et Maio qui marquent la ceinture orientale de l’archipel du Cap Vert. Demain matin, après une nuit porté par des conditions favorables, il aura probablement dépassé la grande île de Sao Tiago (Praia). Ce passage sous l’Archipel marque la réelle entrée dans la Traversée de l’Atlantique. Au-delà, c’est le grand large qui attend les skippers jusqu’aux côtes d’Amérique du Sud.

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Etonnante ZIC

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Après une courte nuit passée pour partie à ramer afin de gagner dans l’ouest, Rémy Landier (n°84) et Olivier Montiel (n°7) ont eu la surprise de trouver ce matin un ciel gris. Ils auront donc moins subi aujourd’hui cette chaleur accablante qui les assaille sans relâche depuis le départ. Excepté ce ciel changeant, la journée s’annonçait identique à la veille ; longue et interminable lutte pour tenir l’étrave du bateau vers l’ouest contre ces satanés vents du nord et cette mer croisée.

Mais c’était sans compter sur une surprise comme seul l’océan peut en offrir au détour des Alizés.

En début d’après-midi, le téléphone se mit à sonner en Ardèche. Au bout du fil, Rémy, avec sa voix des grands jours, nous annonçait que la situation qu’il était en train de vivre le laissait pour le moins perplexe. Non seulement, le vent du nord avait disparu, mais il semblait alors pouvoir adopter un cap au 300 légèrement aidé par un souffle en provenance cette fois du Sud-Est … Après vérification (voir carte ci-dessous), son cas ne semblait pas isolé, plusieurs skippers positionnés sous N 12° 30″ avaient eux aussi sérieusement redressé leur route. Continuer la lecture

Une évasion par l’ouest

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Rémy aux avirons

Photo Mathieu Morverand

Nous focalisons tous sur la position des rameurs que nous suivons plus particulièrement, c’est légitime. Mais à force, on en louperait presque la lente mais bien réelle évasion qui est en train de se jouer furtivement par l’Ouest. Il semblerait bien en effet que Jean-Pierre et Didier se fassent discrètement la belle aidés par la douce complicité des éléments qui commencent enfin à devenir des alliés pour eux. Derrière, on pourrait se dire qu’ils ont eu la chance, mais soyons plutôt francs jeux et reconnaissons que ces deux-là le méritent bien. Ils font partie de cette équipe d’évadés des toutes premières heures, et n’ont eu de cesse de lutter avec courage et détermination contre des conditions qui invitaient davantage à la déprime qu’à l’espoir. Il s’en est fallu de peu avant qu’ils ne soient ramenés vers les côtes de la Gambie ou de la Casamance, et pourtant, ils se sont accrochés vaille que vaille et ont su saisir la moindre opportunité pour grignoter de l’ouest, minute après minute. Continuer la lecture

Vacation du 3 novembre

Dans la vacation du 3 novembre, 16 jours après le départ, Rémy nous raconte ses trois derniers jours. Les conditions sont meilleures, même si il n’arrive pas à aller vers l’ouest autant qu’il le souhaiterait. La forte humidité dans le cockpit du bateau lui fait passer des nuits assez peu confortables.

Il s’adresse aux enfants de la Timone à qui il promet un coup de téléphone pour leur faire partager son aventure dès que les conditions seront un peu meilleures. Il termine la séquence émotion en saluant sa famille.

 

Voir loin pour mieux comprendre

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Voilà 15 jours que nous annonçons la présence des vents des Alizés au Large et pourtant, malgré les efforts quotidiens des rameurs, on ne les sent toujours pas emportés par ce flux. A bord comme à terre, on peut alors légitimement avoir quelques difficultés à comprendre la situation. Pour bien réaliser ce qui se passe, voici ci-dessous une carte extraite du site de l’organisation avec la position des skippers relevée à 17 h sur laquelle a été ajouté le calque des vents extrait des données GRIB pour le même jour à la même heure.

Superposition de la position des skippers et des vents

Superposition de la position des skippers et des vents

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A la quête de l’Ouest

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Les données météo de type « GRIB » que nous utilisons pour fournir aux marins une information sur leur zone d’évolution sont brutes et non interprétées par des prévisionnistes. Exceptés les bulletins parcellaires disponibles en anglais pour la région comprise entre l’archipel et la péninsule du Cap Vert, les données analysées pour la zone où évoluent actuellement nos rameurs sont rares et peu étoffées. Il nous revient donc à nous d’interpréter ces données avec notre propre sensibilité et nos modestes outils. Toutefois, si l’on a pu pécher par excès d’optimisme à la veille du départ, convaincus que tout le monde allait partir sans encombre, nous ne nous sommes pas trop égarés ensuite dans les méandres de ce climat tourmenté. Les informations que nous avons distillées aux skippers jusqu’alors se sont révélées exactes, et nous n’avons pas transmis que des bonnes nouvelles …. Malgré tout , plusieurs paramètres nous échappent encore complètement : d’une part, le caractère très instable des vents pouvant forcir ou mollir dans la même heure sans que cela ne soit annoncé, et d’autre part, l’état de la mer sur une position exacte. Nous disposons bien de la hauteur de houle moyenne sur de vastes zones, mais pas sur une position précise. Le fait de suivre deux marins simultanément nous a révélé que l’on peut trouver à des distances très proches –de l’ordre de quelques milles seulement parfois – des conditions de mer sensiblement différentes. Cela s’explique notamment par ces courants qui tournoient dans toutes les directions, rarement dans le même sens que le vent. Difficile dans ces conditions de fournir aux skippers la réponse qu’ils attendent, à savoir quelle mer ils vont précisément trouver devant leur étrave. Peut-être les évolutions technologiques à venir offriront elles aux marins des futures éditions de tels outils pour une lecture fine et très localisée. Continuer la lecture

Vacation du 31 octobre

Rencontre avec des cargos - Photo Mathieu Morverand

Rencontre avec des cargos – Photo Mathieu Morverand

C’est avec une voix très enthousiaste que Rémy a mené la vacation du jour. Cette voix joyeuse et dynamique qu’il avait un peu perdue depuis le début de la course semble indiquer que le moral est très bon, ce qu’il a d’ailleurs lui-même confirmé.

La fenêtre météo dont a profité Rémy semble avoir été la bonne. Les efforts commencent enfin à être récompensés, ce qui n’est pas le cas forcément le cas pour certains des skippers les plus au sud qui passent toujours leurs journées à ramer pour se maintenir sur place. Les côtes s’éloignent petit à petit pour Rémy. C’est un soulagement qui permet d’oublier des débuts particulièrement difficiles. Après quelques jours en pleine mer, il commence à se familiariser avec son nouvel environnement.

Entouré de poissons volants, Rémy nous raconte dans cette vacation le bricolage qu’il a dû effectuer pour protéger sa dérive ainsi que les rencontres avec les gros cargos qui sont assez fréquentes dans les eaux où il se trouve actuellement.

 

Brassés par les eaux

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Photo Mathieu Morverand

Photo Mathieu Morverand

Depuis quelques jours à présent, le vent est orienté au Nord, s’égarant parfois dans le secteur Ouest, beaucoup plus furtivement malheureusement de l’autre côté. Dès l’aurore, les conditions se sont apaisées. On aurait pu penser que les skippers s’en soient réjoui mais c’est en fait tout le contraire qui s’est produit. En effet, lorsque le vent est suffisamment établi (au-delà de 8 nœuds au moins), il génère une houle franche qui limite les effets du courant. Dans la situation actuelle, le courant remonte du sud et suit un cap vers le nord-ouest, c’est-à-dire aux trois quarts de face au vent, ce qui entraîne une mer croisée insupportable où il est bien difficile de déterminer d’où viennent les vagues (voir carte ci-dessous avec vents et courants superposés). Le bateau est systématiquement arrêté par les vagues et ne parvient pas à conserver son erre, ce qui oblige les rameurs à le relancer en permanence au prix d’efforts très physiques pour un faible rendement. Si le vent continuait ainsi de mollir, les skippers pourraient espérer une mer calme, mais la houle résiduelle est tenace et reste entretenue par ce qui se passe au nord avec des vents plus forts. Inutile donc d’espérer une mer d’huile. Continuer la lecture

En route vers l’ouest

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

RameDu Large, on commence à percevoir dans le lointain des complaintes de rameurs à l’égard de leurs routeurs : trop durs, trop exigeants, … C’est vrai, nous le sommes mais nous voyons ce qui se passe et sommes conscients que la moindre opportunité dans cette situation doit être impérativement saisie. Le moindre souffle du secteur Est constitue un véritable don d’Éole qu’il ne faut pas laisser passer, il faut s’en saisir et en profiter à tout prix pour avancer et regagner enfin ces fameux Alizés qui passent devant notre étrave à quelques portées d’avirons seulement sans que nous n’ayons jamais pu jusqu’alors les attraper. Continuer la lecture