Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.
A bord, heureux sont ceux qui parviennent à trouver un vrai sommeil réparateur et à faire de leurs nuits un pur moment de quiétude où l’anxiété du lendemain s’éloigne le temps d’un rêve. Pour ceux-là et pour les autres, il est un moment particulier dans le quotidien des rameurs, lorsqu’il s’agit le matin de s’extirper du havre spartiate mais protecteur de son habitacle pour aller se coller à une nouvelle journée de rames dans un cockpit exposé aux embruns et largement ouvert sur ce monde aussi fascinant qu’inquiétant. Secrètement, on espère alors silencieusement pendant ces quelques minutes trouver dehors de bonnes conditions, celles qui permettront d’aller plus vite et de se rapprocher inexorablement des îles du Salut encore lointaines. Le GPS et éventuellement le compas d’intérieur donnent le ton, confirmant ou infirmant le ressenti aux mouvements du bateau. Parfois, tangage et roulis ne permettent pas de définir dans ce court moment le sens de son déplacement, il faut alors se résoudre à s’équiper et à y aller avec l’espoir que les premiers instants où la peau capte le sens du vent et les embruns de la houle ne soient pas un nouvel océan de déception. Continuer la lecture