Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.
Pendant 45 jours, les rameurs de la route du Nord ont lutté contre des vents de Nord et de Nord-Est pour ne pas trop descendre au Sud et tenter de suivre au près la ligne de l’orthodromie. Maintenant qu’ils sont si près de l’arrivée, voilà que des vents du Sud se sont mis à les pousser au contraire vers le nord, bouleversant tout le plan de navigation qu’ils respectaient scrupuleusement depuis plusieurs semaines. Fort heureusement, il ne s’agissait là visiblement que d’une nouvelle incursion de la ZIC (Zone Intertropicale de Convergence) dont le déplacement vers les Amériques ondule du Nord au Sud, ce qui a généré sur la flottille pendant 36 heures des vents de Sud à Sud-Est accompagnés de fortes pluies. Ces conditions ont entraîné une baisse très sensible des distances parcourues et affecté le moral des skippers qui se trouvent à présent confrontés au doute.
A l’image de Jean-Pierre dont l’avance a fondu à l’occasion de cet épisode, la crainte de ne pas pouvoir passer la ligne devient plus prégnante. C’est un coup de poker qui se joue à présent entre plusieurs options. Pour l’équipe du nord, les jeux sont faits, chacun a pris sa décision pour certains juste à temps, et espèrent à présent que les jours à venir donneront raison à leurs choix. Le groupe des sept nordistes aux avant-postes s’est scindé en deux options distinctes. La première option retenue par cinq rameurs consiste à maintenir le cap initial en fonçant vers la première barrière de courants défavorables en espérant que celle-ci puisse aider la descente vers le Sud, ce qui permettrait ensuite de basculer suffisamment bas dans le second courant – favorable cette fois – pour réussir à se rapprocher de la côte et à passer dans l’espace délimité de la ligne d’arrivée au Sud des Iles du Salut. Cela suppose de perdre un peu plus de 2°30’ de latitude sur les 8° de longitude qu’il reste encore à parcourir. Avec un vent de Nord-Est bien établi, cette stratégie pourrait se révéler efficace. La seconde option adoptée par deux skippers pour l’instant et sans doute un peu plus tard par quelques autres à l’arrière consiste à plonger dès à présent dans le maelström pour le contourner par le sud tout en bénéficiant de courants forts. Cela permettrait d’atteindre une position assez basse pour être parfaitement dans l’axe de la Ligne d’arrivée. Aucune de ces deux options ne semble pour l’instant prendre l’ascendant sur l’autre mais nous serons rapidement renseignés.
Rémy Landier (n°84) et Olivier Montiel (n°7) observent avec un peu de recul l’évolution de ceux qui les précèdent et attendent encore quelques jours avant de prendre la décision de choisir une route plutôt que l’autre. Dans le même temps, Didier et Patrice ont repris leur route vers le plein sud à toute vitesse flirtant fréquemment avec les 3 nœuds. Peut-être ont-ils enfin atteint les prémices du fameux courant sud-équatorial qu’ils visaient depuis si longtemps. Leurs efforts seraient alors récompensés et leur audace pourrait alors bien être couronnée de succès.
une stratégie de dingue! bonne chance à tous
Apres mal aux bras, mal aux meninges. Bravo pour ton parcours.Demain on sera au salon du bateau: on va s’ inscrire pour la prochaine edition avec Willy. On te suit tous les jours.Bises
Apres mal aux bras, mal aux meninges. Bravo pour ton parcours.Demain on sera au salon du bateau: on va s’ inscrire pour la prochaine edition avec Willy. On te suit tous les jours.Bises
Anne et Christian