Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.
Après une trentième journée de course rongée par l’ennui et l’immobilisme, les rameurs ont retrouvé le sourire aujourd’hui en renouant avec des vitesses satisfaisantes. La meilleure pointe est féminine avec un très honorable 3 nœuds au compteur relevé pour Salomé à 18 h au cap 279° (Ouest). C’est aussi Salomé qui occupe la position la plus au nord de la flottille et la plus proche de l’orthodromie. Les vents établis au 50° (Est / Nord-Est) étaient plus forts aujourd’hui au nord de la zone, ce qui expliquerait ces vitesses plus élevées. Cette hypothèse paraît confirmée par les vitesses de ses voisins les plus immédiats, dans un rayon de 60 milles, qui naviguaient tous à la même heure à plus de 2 nœuds.
Au Sud et à l’Est, même si l’on va un peu moins vite, les vitesses sont malgré tout bien supérieures à celles de la veille. Certains rameurs sont passés de 30 milles à 55 milles en 24 h entre hier et aujourd’hui, une alternance qui démontre que les Alizés ne sont pas encore vraiment installés sur la zone. Les différentes sources météo semblent néanmoins converger vers un renforcement des conditions en fin de semaine qui pourrait bien être le prélude à une installation durable de conditions plus favorables. Un vent plus fort permettra d’accélérer la cadence et d’augmenter sensiblement la distance parcourue chaque jour. Les skippers aux avant-postes espèrent bientôt couvrir 1 degré par 24 h. A un tel rythme, Jean-Pierre serait capable d’atteindre la ligne d’arrivée dans un peu moins de 25 jours, autrement dit aux alentours du 10 décembre. Mais nous n’en sommes pas encore là et ce premier mois de navigation nous a appris à faire preuve de réserve dans notre optimisme d’autant plus que l’arrivée prochaine dans les premières turbulences du courant sud-équatorial pourrait encore mettre un peu de piment dans cette traversée.
Pour Rémy Landier (n°84) et Olivier Montiel (n°7), comme pour une bonne partie de la flottille, il paraît sage de ne pas anticiper une arrivée avant le 20 décembre, juste avant les fêtes de noël. La traversée durerait alors une soixantaine de jours. Une telle perspective pose évidemment la question des vivres embarquées à bord et de l’autonomie dont dispose les rameurs. Certains, à l’image de Gérard ont commencé à solutionner le problème en pêchant la dorade. Sa dernière prise lui a permis d’économiser une journée de vivres.
Bon, alors on va t’envoyer un sapin de noel, des vivres et des cadeaux.
Prends ton temps, prends soin de toi.
Rames aussi!
Bisous de nous et du père noel.