Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.
L’affaire n’était pas gagnée pour Olivier Montiel et le risque grand de perdre le téléphone satellite grâce auquel il peut recevoir les infos météo et communiquer avec la Terre. Sous l’action conjuguée des mouvements du bateau, de l’air marin et de l’humidité permanente, le câble d’alimentation s’était progressivement détérioré jusqu’à ne plus fonctionner ces jours derniers. Si les marins sont très méticuleux avant le départ, il ne pensent pas pour autant à doubler tous les accessoires et notamment les câbles d’alimentation de leurs appareils électroniques. Mais même au milieu de l’océan, Olivier a su faire preuve d’ingéniosité. Avec les conseils de son ami Philippe, il a réussi à bricoler un branchement digne de Mc Gyver avec simplement quelques cosses et son réchaud à gaz…
Cette réparation de fortune fonctionne pour l’instant et lui permet à nouveau de communiquer sereinement, notamment avec son médecin qui lui prodigue des conseils de soin pour traiter ses douleurs dorsales et scapulaires persistantes.
De son côté, Rémy Landier (n°84) continue de voguer aux côtés de Catherine Barroy à quelques milles seulement de distance. A plusieurs reprises hier et aujourd’hui, ils auraient pu s’apercevoir tant leurs bateaux étaient proches. Une telle rencontre après bientôt un mois de mer a toujours quelque chose de magique.
Comme le montre la carte ci-dessous associée au calque de la positions des skippers, Rémy, Catherine, Patrice (Mc Coy), Philippe et un peu plus loin Olivier Montiel se trouvent dans un courant faible mais favorable orienté au 280. Bien que porteur, ce léger flux ne permet pas de tenir de bonnes vitesses car la zone est marquée par une mer croisée qui rend la progression difficile. Plus à l’ouest, ce même courant oblique vers le sud et contraint Olivier Bernard à légèrement infléchir sa route vers le sud-ouest.
Tous les marins au sud rencontrent eux aussi des courants faibles mais en provenance du sud, ce qui les maintient au nord et contraint notamment Didier Torre à reprendre momentanément un cap à l’Ouest avant de repartir vers le sud à la conquête du courant sud équatorial, sans doute après le 30ème méridien. Avec une certaine admiration, toute la communauté suit de près le déroulement de son audacieuse initiative.
A l’arrière, Mathieu et Gérard se sont définitivement libérés des côtes africaines et progressent maintenant à allure régulière. Certes, leur vitesse n’est pas élevée mais pas moins que celles des autres rameurs lorsqu’ils se situaient à la même longitude. La comparaison des positions actuelles avec celles de la semaine dernière montrent que pour eux aussi, la traversée est désormais engagée. Nous leur souhaitons tout le courage nécessaire pour dépasser très prochainement à leur tour la longitude des îles du Cap Vert (25ème méridien).
Pour tous ces skippers en queue de flottille, la position pourrait s’avérer moins désagréable qu’il n’y paraît. En effet, depuis leurs positions en retrait, ils pourront observer avec un recul bienvenu comment leurs collègues aux avant-postes vont intégrer dans quelques semaines la zone de grande complexité à l’approche du courant sud-équatorial. Ainsi, il se pourrait qu’ils ajustent leur route en fonction ce qui se passera devant eux, en choisissant l’option qui se révélera la meilleure.
Menés par Jean-Pierre au nord et par Antonio au sud, les 6 skippers aux avant-postes continuent de creuser l’écart grâce à des conditions de plus en plus favorables. Le milieu de la traversée pourrait être atteint dans moins de 10 jours mais le chemin est encore long.
Bravo Rémy pour ton courage et ta sagesse; je ne sais pas si ton routeur te l’a annonçé mais, selon mes calculs (on ne me changera pas), c’est à12h 27′ et 03″ que tu as franchi tes 500 premiers milles nautiques: calcul en ligne droite depuis le départ jusqu’à ton bateau.
Ceci a du se passer pendant ta vacation avec tes amis d’apt.
Vas-y rémy
claude