Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.
Pour Jean-Pierre, en tête, c’est déjà fait, il vient de franchir les longitudes des îles de Sal, Boa Vista et Maio qui marquent la ceinture orientale de l’archipel du Cap Vert. Demain matin, après une nuit porté par des conditions favorables, il aura probablement dépassé la grande île de Sao Tiago (Praia). Ce passage sous l’Archipel marque la réelle entrée dans la Traversée de l’Atlantique. Au-delà, c’est le grand large qui attend les skippers jusqu’aux côtes d’Amérique du Sud.
Dans son sillage, toute la flottille à sa poursuite aspire à vivre rapidement à son tour ce passage symbolique du Cap Vert et entrer enfin dans le vif du sujet. Lors de la précédente édition en 2012, au 8ème jour de sa traversée, Marc Chailan (voir) se situait approximativement sur la zone où se trouvent aujourd’hui Rémy Landier (n°84) et Olivier Montiel (n°7) après 10 jours de mer et 19 jours de course. Sa vitesse observée alors était de 1,6 nœuds en moyenne sur 24 h alors que l’on enregistre environ 1,3 nœuds sur la même période cette année. Les conditions ne sont donc pas encore tout à fait optimales même si on ne compte en fait que deux jours seulement de retard depuis que Rémy et Olivier ont réellement quitté la côte (le 28 octobre). On constate aussi sur la carte ci-dessous du 31 janvier 2012 (quelques jours après le départ de l’édition 2012) que les champs de vents étaient sensiblement identiques à la situation actuelle, voire moins favorables au large. Les conditions que rencontrent maintenant les rameurs paraissent donc se rapprocher sensiblement des conditions normales de traversée sous ces latitudes.
Comme l’indiquait ce soir Rémy, le vent est désormais plus au nord-est qu’au nord et la houle semble également prendre une orientation plus au sud-ouest qu’au sud, ce qui offre le confort d’une première navigation au largue, voire au grand largue pour les plus à l’Ouest. Avec des caps proches du 270°, l’essentiel des distances parcourues s’effectue désormais davantage à l’ouest qu’au Sud. Tous ces indicateurs constituent des signes encourageants mais il faudra encore un peu de patience et de vigilance avant de se réjouir et de se concentrer pleinement sur le cap des îles du Salut.